Après un été relativement calme à l’exception du secteur pétrolier, les marchés ont abordé la rentrée dans la continuité du mois de juin 2018. Les Etats-Unis poursuivent leur envolée vers des valorisations toujours plus vertigineuses, l’Europe ne sait pas sur quel pied danser, et les pays émergents se stabilisent lentement après un début d’année des plus difficiles. En ce début du mois d’octobre, le FMI a également annoncé une baisse de la croissance attendue sur l’année de 0,2 point, pour une progression du PIB mondial ajustée à 3,7%. Une fois de plus, ce sont les Etats-Unis qui ont été à l’origine des plus fortes tendances.
L’Eurostoxx 50 entame le dernier trimestre de l’année à 3?300 points, perdant plus de 5% depuis le début de l’année et restant toujours éloigné de ses niveaux record de l’année 2015. La croissance peine à se stabiliser en zone euro notamment à cause d’une demande extérieure en baisse et des inquiétudes politiques. C’est l’Italie, avec un Matteo Salvini provocateur dans son budget face à Union Européenne (pour l’heure inflexible), qui freine principalement les investisseurs. L’échéance du Brexit n’aide pas à détendre l’atmosphère car le Royaume-Uni quittera l’Union Européenne à 23h le 29 mars 2019. Le pays est aujourd’hui plus que jamais divisé à moins de 6 mois de l’heure fatidique, ce qui ferait le jeu à court terme de l’Union Européenne, mais qui pourrait avoir de lourdes conséquences pour la 5ème économie mondiale (base PIB 2017). Indépendamment des indices, certains secteurs comme celui du luxe sortent du lot par leurs performances.
En France, les grandes capitalisations ne se distinguent pas depuis le début de l’année et le CAC 40 termine le troisième trimestre sur une performance nulle depuis le début de l’année aux environs de 5?305 points, malgré des dividendes des sociétés de nouveau en augmentation.
Aux Etats-Unis, si la croissance de 2018 reste forte, dopée principalement par les réductions d’impôts, elle pourrait n’être que de courte durée. Les conséquences des tensions commerciales avec la Chine ne sont pas encore chiffrées mais selon le FMI la croissance américaine pourrait en souffrir. De plus, l’effet dopant des réductions d’impôt sur l’économie et les marchés sera temporaire et son coût risque d’être exorbitant à long terme. Les indices continuent de franchir des records historiques, le Dow Jones progresse de 7% depuis le 1er janvier, le Nasdaq de 12%. Sur les marchés obligataires, l’obligation 10 ans dépasse à présent 3,2% renouant avec les niveaux de 2011.
Le MSCI Emerging markets, indice mesurant les performances financières de 24 pays émergents a chuté de 12% sur les 6 premiers mois de l’année, sa baisse semble plus contrôlée depuis quelques semaines. Plusieurs facteurs sont à prendre en compte dans les origines de cette baisse, d’un côté les conséquences de la guerre commerciale entre la Chine et les USA qui handicapent les pays producteurs et les devises, de l’autre des tensions politiques importantes au Brésil et en Turquie. Il est à noter que les pays en difficultés le sont indépendamment des autres, et que le risque de voir la situation se pérenniser semble faible.
Le prix du baril dépasse maintenant les 80$ après avoir touché la barre symbolique des 85$ après un mois d’août qui a vu une progression de 20% du prix. Au plus haut depuis 4 ans, le cours a été fortement stimulé par les tensions entre les Etats-Unis et l’Iran, libérant certains acteurs pénalisés par les cours bas (comme le Nigéria). Si une augmentation soutenue n’est pas le scénario le plus probable, des frictions sont à attendre entre les producteurs.
Le calendrier de la fin d’année est ponctué d’échéances politiques en Europe avec l’Italie mais aussi à l’international avec les élections présidentielles brésiliennes. Cependant, les sujet les plus influents restent centrés sur Washington, avec au cœur des problématiques, les relations commerciales avec la Chine et les tensions avec l’Iran. Il faudra donc aborder la fin d’année avec prudence, la volatilité s’annonçant élevée.