Point de conjoncture : troisième trimestre 2016

Quelles perspectives pour le dernier trimestre de 2016 ?

Après un été qui s’est avéré des plus calmes, le mois de septembre vient terminer ce troisième trimestre en renouant avec la volatilité. Si les Etats-Unis en sont la première cause, nous allons voir dans ces quelques lignes qu’ils ne sont pas les seuls responsables.

Deux éléments viennent agiter les places boursières américaines, et influencent fortement le reste du monde. En premier lieu, le calendrier politique et les élections du 8 novembre vont avoir une incidence sur les marchés jusqu’à la publication des résultats. Les rebondissements de ces derniers mois et la surprise du Brexit ont encouragé les marchés à ne pas anticiper le vote, même si les sondages sont à, l’heure actuelle, unanimes. La prudence semble être le mot d’ordre des investisseurs.

Le deuxième élément reste invariable depuis maintenant 9 mois que la FED n’a pas remonté les taux directeurs. Alors qu’étaient prévues trois relevées en 2016, les indicateurs n’apportent pas satisfaction; la croissance ralentit, l’emploi stagne et l’inflation reste atone. Il faudra alors attendre le mois de décembre pour la prochaine hausse, a annoncé Janet Yellen à la mi-septembre. Les indices américains restent relativement stables malgré une volatilité importante, et une forte valorisation des titres qui fait débat.

La Zone Euro, évolue quant à elle sous des courants croisés, la BCE essayant de pousser la croissance des entreprises d’un sens, le doute sur la viabilité des institutions financières venant freiner les marchés dans l’autre. En première ligne se trouve l’Italie (-24% depuis le 1er janvier) qui a abaissé ses prévisions de croissance en septembre et dont les banques peinent fortement, suivie du Portugal (- 15%). L’Eurostoxx 50 est donc fortement impacté (-9%) par les valeurs financières et les télécoms. Mais on constate que le secteur de la consommation et des matériaux de base se reprennent. La France reste plutôt stable avec un CAC qui oscille entre 4300 et 4500 points depuis le premier janvier, tout comme l’Allemagne. L’avenir est difficilement prévisible pour la zone, les sujets politiques se succédant en 2017. Le Brexit, quant à lui, semble être relégué au second plan.

La Chine renoue avec une stabilité relative, par un redémarrage des indices de production et de consommation. Mais le yuan risque de poser problème en 2017, la monnaie ne cessant de se dévaloriser depuis 2015. Si la banque centrale fait en sorte de freiner cette chute, c’est le dollar risque de venir l’affaiblir un peu plus par l’effet mécanique entrainé par la remontée des taux américains.

C’est ce sujet qui dominera le marché des devises sur les prochains mois, la livre et l’euro s’étant stabilisés (1,00 £ = 1,15€ au 27/09). La remontée des taux entrainera donc de façon automatique une augmentation de la valeur du dollar (1,00 € = $1,12 au 27/09), la question est de savoir quand ? Et en quelle mesure ?
Sur les marchés des matières premières, la décision surprise de l’Opep vient mettre fin à une année mouvementée sur le cours du pétrole. Les acteurs de la guerre du prix du baril se sont enfin décidés sur un gel temporaire de la production avec une volonté de stabiliser le cours. La prudence reste de mise face à cette rassurante surprise, car les modalités du gel ne seront connues que fin novembre.

Alors ce sont les marchés émergents qui suscitent fortement l’intérêt des investisseurs pour cette rentrée, le MSCI Emerging Markets présentant une reprise certaine (+15% depuis le 1er janvier) suite à l’effondrement de 2015 (-30% entre avril et décembre) provoqué par la Chine.

La fin de 2016 risque donc d’être aussi mouvementée que le début d’année. La diversification restera le premier vecteur de sécurité.