Point de conjoncture : second trimestre 2016

Retour sur l’année et les perspectives qui se dessinent pour la fin de 2016

Le premier semestre de l’année s’est avéré des plus volatils, et après le cours du baril, c’est le Brexit du Royaume-Uni qui est venu mettre la pression sur les marchés financiers.
En effet, nous le rappelions dans le point précédent, le cours du baril était descendu jusqu’à 27$ en février, il est aujourd’hui remonté au prix de 49$, renouant ainsi avec le niveau moyen de l’année 2015. Le cours semble s’être stabilisé bien que maintenu à un niveau bas par les producteurs, et la pression sur les marchés s’est relevée.

Sur l’ensemble des matières premières les cours restent très volatils et des plus dépendants des annonces de la demande chinoise. A l’exemple de l’acier dont le cours a repris près de 57% depuis le premier janvier renouant avec des niveaux de 2014. Mais sur l’ensemble du marché, les cours restent toujours à des niveaux très faibles permettant à la zone européenne de se fournir à bas prix.

Mais la zone européenne a vu ses marchés chamboulés par le Brexit du 23 juin 2016, avec des chutes très importantes sur une seule journée, le CAC s’écroulant de plus de 8%. Si médiatiquement cela provoque de nombreux débats politiques, économiquement l’impact anticipé semble moindre ; au 30 juin le CAC était de retour au-dessus de 4 200 points. Le choc du résultat justifié par la correction des évolutions des semaines passées, les marchés anticipant une victoire du maintien. L’impact réel devrait alors se mesurer sur le long terme, et dépendra des renégociations des accords commerciaux entre l’Union Européenne et le Royaume-Uni. Et ce dernier est très dépendant de l’Union. Il semblerait alors que les conséquences du vote soient essentiellement politiques. Il n’en demeure pas moins que la zone euro bénéficie d’une période de reprise, et si cela ne se justifie pas sur les marchés, avec un CAC 40 à -8,5% depuis le 1er janvier et un Euro-Stoxx 50 à -12,8%. Les indices de croissance, de consommation et de chômage montrent des évolutions positives d’autant que la BCE continue à rassurer les marchés sur sa force et ses capacités d’intervention.

Les marchés monétaires sont restés, en toute relativité, stables, avec un cours Euro/Dollar à 1,11$ début juillet ne marquant pas de mouvement significatif depuis 18 mois, le constat reste similaire avec le Franc Suisse depuis 12 mois. Le Yen reprend un peu de force en tant que devise de protection suite au Brexit qui entraine une chute significative du cours de la Livre Sterling (1,19 € au 30 juin).

Aux Etats-Unis, le retour des marchés à des niveaux de début d’année se justifie par une certaine stabilité économique. La reprise suite à la correction chinoise se poursuit sur les indices avec le Dow Jones à +3% depuis le début de l’année, le S&P 500 à +1,92%. Mais les facteurs de prudence restent les mêmes, les effets d’annonces de la FED sont toujours aussi générateurs de volatilité et la prudence de Janet Yellen empêche la remontée des taux directeurs. Cette incertitude de la FED renforce le climat incertain des marchés dans une période électorale très agitée. On notera le maintien de la croissance de la consommation qui vient laisser entrevoir une possible augmentation des taux directeurs en juillet. Si le calendrier a été modifié, la FED garde pour le moment la volonté de pratiquer deux hausses cette année.

La Chine envisage une croissance avoisinant les 6,7% pour 2016 et continue son ralentissement. Mais après la volatilité exacerbée du début d’année, les marchés se comportent de manière plus stable et les indices manufacturiers restent baissiers. C’est du côté du secteur tertiaire qu’on assiste à un développement très rapide du pays, investissant de manière très importante dans les services autant à l’intérieur du pays qu’à l’international. Les acquisitions en Europe ont doublé par rapport à 2015, notamment avec l’acquisition de Syngenta (géant Suisse des pesticides) pour 43 milliards de dollars. Les évolutions rapides et brusques du pays ont des répercussions importantes sur les économies dépendantes, à l’image des producteurs de matières premières.

L’année 2016 semble donc être une succession de chocs économiques et politiques, et nous subissons une volatilité qui se maintient à des niveaux très élevés. Devant les effets d’annonces politiques et la rapidité du revirement chinois, nous nous référons aux fondamentaux économiques. En cette matière, la zone euro garde notre faveur par des indicateurs positifs et une stabilité qui progresse poussée par la BCE et les matières premières peu couteuses. Les Etats-Unis bénéficient aussi d’une situation qui s’améliore, mais les incertitudes multiples provoquées par la stratégie de la FED et les élections appellent à plus de vigilance. La diversification patrimoniale est une voie d’optimisation et de prudence face aux risques de la volatilité. La faible corrélation du secteur immobilier aux actions et la stabilité relative des rendements des SCPI en font aujourd’hui des outils à privilégier, d’autant plus que l’acquisition à crédit bénéficie des taux de crédit toujours plus faibles.