Point de conjoncture : 4e trimestre 2018


Retour sur le dernier trimestre 2018 et perspectives 2019

Le dernier trimestre de l’année 2018 aura été l’un des plus difficiles depuis la crise de 2008 sur les marchés actions. Le trimestre aura été illustré par une volatilité exceptionnelle aux Etats-Unis et par un cours du pétrole à nouveau au cœur des débats. L’indice global MSCI World termine l’année 2018 à -8,71%, illustrant une année compliquée pour l’ensemble du globe.

En effet, les indices boursiers américains ont connu une année difficile, observant leur plus lourde baisse depuis 2008 et entraînant régulièrement les places européennes dans leur sillage, au gré des annonces de la Fed, des rebondissements du conflit commercial entre la Chine et les Etats-Unis ou des mouvements des valeurs technologiques intervenus en décembre. Si la contreperformance des indices américains n’est pas critique sur l’année, le Dow-Jones termine aux environs de -7%, le Nasdaq de -4% ; il faut se rappeler qu’à la sortie de l’été ces mêmes indices touchaient des niveaux de valorisation record. En moins de trois mois, le Dow-Jones a chuté de plus de 19% avant de se reprendre, le Nasdaq près de 24%. Plusieurs facteurs se sont cumulés, entrainant la quasi-totalité des marchés dans un trimestre noir ; le ralentissement de la croissance américaine, le cours du pétrole et la chute du géant Apple en sont les premiers éléments. La FED a tout de même maintenu sa 4ème augmentation des taux sur l’année, rappelant son indépendance vis-à-vis du président. Cependant le mois de décembre s’est achevé sur un fort rebond (plus forte hausse historique sur le Dow-Jones en une séance), mais les investisseurs restent vigilants alors que le président Trump enlise son gouvernement dans le « Shutdown » (arrêt des activités gouvernementales à la suite d’un désaccord sur le budget au Congrès) le plus long de l’histoire. Il sera donc nécessaire de redoubler de prudence à l’égard des marchés américains devant ces incertitudes grandissantes et malgré un discours rassurant de la FED.

En zone Euro, cela fait plus d’un an que les marchés n’ont pas vu le vert, l’Euro Stoxx 50 termine l’année sur une baisse de -15%, entrainé par le marché allemand (Dax -18,3%). La France ne fait pas exception avec un CAC 40 qui termine l’année à -10,95%. Dans sa globalité, la croissance de la zone déçoit, car si la reprise était confirmée, la trajectoire est inférieure aux attentes des marchés. De plus, l’influence des Etats-Unis et des cours du pétrole s’est ressentie sur cette fin d’année pauvre en échéances. Les incertitudes liées au budget italien, au Brexit et à la guerre commerciale continuent de mettre la pression en ce début d’année sur les investisseurs, malgré des dividendes en augmentation.

La baisse du pétrole a également joué sur le cours des grands groupes, avec une chute de presque 42% du baril Brent entre octobre et décembre, plus forte baisse depuis 2014. Cependant, après avoir touché les 50$, les cours sont repassés au-dessus de la barre des 60 dollars. Soit une flambée de 20 % depuis la fin décembre, liée à l’accord trouvé entre les pays membres de l’OPEP et la Russie pour réduire leur production. L’Arabie Saoudite, premier exportateur mondial, est même allée plus loin en annonçant des réductions plus importantes que prévues pour les mois de janvier et de février.

Les marchés émergents ont également connu une année difficile, le MSCI Emerging Markets termine l’année à -14,58% illustrant le climat de guerre commerciale et son incidence sur la croissance chinoise. Notons cependant que la fin d’année semble marquer une stabilisation des marchés.

Rédigé par Léon de Montauzan,
Conseiller patrimonial chez Baussant Conseil
Le 25/01/2019