Interview de Nicolas Diradourian, notaire, par Baussant Conseil

Nicolas Diradourian est notaire associé depuis 2012. Il décrit pour nous son parcours, son quotidien et sa vision du métier de notaire. Interview réalisé par Pascale Baussant, le 12 avril 2019. 

 

Qu’est-ce qui vous a donné envie de devenir notaire ?
J’ai tout d’abord eu l’exemple de mon père qui était médecin libéral et qui m’a donné envie d’être à mon compte pour maîtriser mon destin. Puis, comme beaucoup d’étudiants en droit, j’ai voulu être avocat. A l’occasion d’un stage en cabinet, j’ai pris conscience que le rôle premier d’un avocat était de défendre la vérité de son client mais que celle-ci n’était pas nécessairement la Vérité (avec un grand V). Mon tempérament et mes convictions n’étaient pas en adéquation avec cela. J’ai ensuite fait un stage chez un notaire et j’ai su alors que cette profession me correspondrait beaucoup mieux. Conseil de famille, arbitre, juge de paix, rédacteur d’acte, officier public : ce statut était fait pour moi !

Pouvez-vous nous présenter votre parcours ?J’ai fait mon droit à Assas puis au Centre Supérieur d’Etudes Notariales et un troisième cycle à la Sorbonne. J’ai commencé à travailler en 2001 à Paris chez Maître Hubert-Emmanuel Flusin, un notaire profondément humain qui m’a donné ma chance et le sens du travail bien fait au service du client. Je lui dois énormément… En 2008, j’ai passé un diplôme de gestion de patrimoine pour continuer à me spécialiser dans ce domaine spécifique de mon métier. En 2009, j’ai rejoint le Cabinet d’avocats d’affaires Fidal pour faire du conseil patrimonial et accompagner des chefs d’entreprise. J’ai beaucoup appris sur le plan technique et par l’exemple d’excellents professionnels. De vrais spécialistes. Mais c’était un autre métier et j’ai assez vite souhaité revenir dans le notariat en m’associant en 2012 à l’Office Notarial de la Madeleine près de Lille. Quelle aventure ! Avec mes deux associés, nous sommes très complémentaires et développons l’Office en diversifiant chaque jour nos champs d’intervention et en insistant sur la réactivité et la qualité de notre relation avec les clients. L’état d’esprit au sein de l’entreprise et la conscience professionnelle que nous exigeons de chacun de nos collaborateurs sont également des valeurs clés de l’Office.

Qu’est-ce qui vous plait le plus dans votre quotidien ?
J’aime par-dessus tout les relations avec les clients. Le notaire est à la fois conseil, psychologue, médiateur, confesseur parfois… Cette relation intime et durable de confiance réciproque me plaît beaucoup. J’aime aussi rédiger de beaux contrats, notamment dans le cadre familial. Chaque situation est unique ; il n’y a aucune lassitude. J’aime également prendre le temps d’expliquer le droit et la fiscalité de manière simple. Plus j’avance, plus je me rends compte que je n’apprécie pas le droit pour le droit mais pour ce qu’il permet de construire et de protéger à tous les moments-clés de la vie. Je deviens plus pragmatique avec le temps.

A quelles difficultés devez-vous faire face ?
La difficulté principale est le manque de temps. Le rythme de travail s’est fortement accéléré ces dernières années car, à l’image de notre monde, nos clients sont devenus impatients et exigent de nous une réactivité immédiate et permanente. C’est une sorte de tourbillon infernal qui empêche souvent une réflexion profonde sur les dossiers et impacte nécessairement ma vie personnelle. J’ai heureusement la chance d’avoir une femme formidable et des enfants extraordinaires sans qui rien ne serait possible. Je me déplace aussi souvent et ces voyages professionnels me donnent de l’oxygène et facilitent l’organisation de mon travail.

A quels moments de la vie un particulier aurait-il intérêt à consulter un notaire ?
A tous les moments de la vie ! Chaque évènement important nécessite une protection juridique et l’aide d’un tiers de confiance pour bien peser les choses. Le rôle du notaire est d’accompagner les familles ou les personnes dans la durée et de sceller dans des actes les instants clés de leur vie (un peu comme un album photo). J’aime bien la notion de « tiers de confiance ».

Selon vous, comment un notaire et un gestionnaire de patrimoine peuvent-ils travailler ensemble ?
Ces deux métiers sont très complémentaires. L’angle de vue est différent car le notaire est d’abord un juriste et le gestionnaire de patrimoine plutôt un financier. Mais cette complémentarité est d’autant plus efficace que nos valeurs sont très proches. Avec Baussant Conseil par exemple, qui a une approche de long terme et le souci de donner des conseils de qualité et dans la durée, la complémentarité est évidente. Ce ne peut être que bénéfique pour le client.

A quelles évolutions du métier le notaire doit-il faire face ?
A l’image des mutations profondes de notre société et de nos modes de vie, nous vivons de grands changements qui passent par la digitalisation de notre métier et l’automatisation de certaines tâches mais aussi par la libéralisation de notre profession. L’évolution du droit nécessite de nous spécialiser de plus en plus mais il pourrait y avoir à terme un trop grand nombre de notaires par rapport aux besoins réels de la population. J’observe aussi que certains clients deviennent de plus en plus consommateurs et ne cherchent plus vraiment à créer une relation. D’autres en revanche sont très demandeurs et je suis convaincu que l’enjeu de notre métier, demain, se trouvera avant tout dans la qualité de la relation. Ce sera notre principale valeur ajoutée. Je souhaite que nous restions toujours le professionnel indépendant en qui on peut avoir pleinement confiance.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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