Veni Verdi, association dédiée à l’agriculture urbaine, a été sélectionnée pour la 10ème édition des Rencontres Pour la Planète en octobre 2025. Nadine Lahoud et Aurélie Sécheret sont montées sur scène pour nous présenter leur nouveau projet : la Ferme des Trèfles à Sevran en Seine-Saint-Denis. Plusieurs collaborateurs de Baussant Conseil étaient présents à cet évènement.
Nous connaissons bien Veni Verdi et les soutenons depuis de nombreuses années. Nous avons souhaité mettre en lumière leur nouvelle initiative qui vient compléter les potagers de l’association déjà présents sur les toits de Paris.
J’ai grandi au Liban, à la campagne et j’aimais déjà m’occuper des vergers et du potager familial. Nous avons dû quitter le pays à cause de la guerre. En France, j’ai entrepris des études de commerce. Puis j’ai travaillé dans la grande distribution. Je gagnais bien ma vie, mais je m’ennuyais. En parallèle à mon activité professionnelle, j’ai toujours participé à des missions bénévoles. Et le jour où un enfant s’est exclamé en me voyant cueillir des haricots-beurre : « je ne savais pas que les frites poussaient dans les jardins ! ». Là, ce fut un véritable déclic. C’était en 2009.
Exactement, j’ai quitté mon poste confortable au sein d’une grande enseigne de bricolage pour créer Veni Verdi. Son but : faire découvrir la nature aux enfants dans les établissements scolaires parisiens, créer du lien social, implanter des jardins en milieu urbain pour agir sur l’environnement, notre société et notre économie. 15 ans après, le bilan est positif ! 9 jardins sur les toits parisiens dans les 12ème, 18ème, 19ème et 20ème arrondissement de Paris, dont un au sol dans l’enceinte du collège Pierre Mendès-France dans le 20ème, les autres sur les toits d’entreprises tels Enedis, la RATP, ou encore chez un bailleur social. L'équipe de Veni Verdi a même reçu la médaille des associations de la ville de Paris il y a quelques années.
Cependant, on peut dire que le contexte actuel n’est pas simple et que le parcours est semé d’obstacles de plus en plus pénalisants pour le monde associatif. Nous avons quand même un beau projet qui est en train de sortir de terre, si je puis dire ! Créer un vaste potager à Sevran.
Ce lieu est destiné aux habitants de Sevran avec un volume de production plus important que nos potagers déjà existants sur les toits dans Paris.
Il y a deux ans, après nous avoir sélectionné, le département de Seine-Saint-Denis a mis à notre disposition un terrain d’un hectare. Nous lui avons trouvé un joli nom bucolique : la Ferme des Trèfles. Tout est à créer. Ce projet s’inscrit dans une dynamique sociale et environnementale. L’objectif est de proposer aux sevranais des fruits et légumes, cultivés de manière bio, à des prix défiants toute concurrence. Une participation est toutefois demandée sous forme d’une mini-adhésion, incontournable fiscalement, que nous avons estimé à 1 euro symbolique afin de ne pénaliser personne. Il faut savoir que Sevran est une des villes les plus pauvres du département de Seine-Saint-Denis avec un taux de mortalité infantile le plus élevé de France et un grand nombre de jeune gens atteints de maladies chroniques tels que le diabète.
C’est difficile à entendre et nous devons essayer de remédier à cette triste réalité, avec notamment l’aide de la municipalité qui a mis en place un programme intitulé Vitalim.
Tout d’abord, Veni Verdi compte 15 salariés sur l’ensemble de ses potagers, accompagnée d’une centaine de bénévoles réguliers. Son budget annuel s’élève à 800 000 €. Et pour ce qui concerne les financements, je dois dire que ceux-ci diminuent année après année. Nous avions jusqu’alors une aide publique du ministère de l’Education Nationale pour intervenir en milieu scolaire : celle-ci a disparu. Ou encore un soutien non négligeable intitulé « la cité éducative » qui intervient en milieu scolaire et hors scolaire également, celui-ci a été divisée par deux. Nous bénéficions d’un financement lié à la politique de la ville par convention pluriannuelle. Pour l’instant, nous sommes dans le flou quant à sa pérennité. Toutes ces aides demeurent donc incertaines.
Par ailleurs, nous facturons des prestations de formation. Nous avons des contrats avec Enedis ou encore la RATP qui nous accueillent sur leurs toits que nous entretenons. Heureusement, des mécènes, tels que Truffaut, Vinci, nous apportent leur contribution et permettent ainsi de maintenir l’association à flots. Nous dispensons également des formations, aux scolaires notamment. Nous recevons des entreprises en cohésion d’équipe. La vente de nos légumes nous rapporte très peu car l’idée est vraiment de vendre à des prix les plus bas possible, c’est l’ADN de notre association : nourrir les plus démunis.
Mais je dois avouer que nous demeurons très inquiets surtout lorsque l’on constate que des sommes astronomiques sont attribuées à la grande distribution. Tout cela me parait une hérésie.
L’association a recruté un maraicher pour ce nouveau potager, Aurélien, qui était jusqu’alors bénévole. Aurélien a proposé de démarrer cette nouvelle aventure en suivant au préalable une formation en maraichage bio effectuée en 9 mois dans un établissement agricole. Le voilà lancé, prêt à relever le défi. Pour l’instant, après les courges, les topinambours et autres légumes de saisons, les épinards, les fèves et l’ail sont en train de pousser, c’est la culture hivernale. Des arbres fruitiers peuplent déjà le terrain, tels que des pommiers, figuiers, poiriers, noyers. D’autres seront plantés dans un futur proche.
Bref, nous avons encore beaucoup de travail à accomplir pour développer cet espace participatif. J’ajoute que les habitants de Sevran se montrent extrêmement impliqués dans ce projet. C’est tellement enthousiasmant de constater cet engouement manifeste.
Nous avons un public très varié : des jardiniers en devenir, qui souhaitent apprendre à cultiver un potager, des mamans qui viennent avec leurs enfants pour découvrir la vie dans les jardins, des personnes seules, car nous avons, par la force des choses, vocation à créer du lien, il faut aussi le dire !, des étudiants en formation, des services civiques, des personnes qui effectuent des travaux d’intérêt général, des curieux, etc. Vous voyez, on accepte tout le monde, c’est un public diversifié et c’est aussi ce qui fait la richesse de notre association.
Nadine et son équipe ont une grande force et un optimisme qui forcent l’admiration. Ils mettent tout en œuvre pour construire un monde nouveau, plus empathique et plus humain. Une des devises préférées de Nadine est : « Il parait qu’il faut prendre son mal en patience et si on prenait notre bien en urgence !... ». Aujourd’hui, une nouvelle devise l’anime : « Du bon, du bien, du beau saupoudrés de bienveillance, c'est ma règle des 3B ».
Baussant Conseil, dans le cadre de son adhésion au 1% pour la planète, soutient Veni Verdi depuis 2016. A l’occasion des Rencontres Pour la Planète 2025, l’association espérait 50 000 € de dons. Malheureusement le constat fut décevant : 24 000 € furent récoltés. La situation politique et économique actuelle se révèle difficile pour les associations d’une manière générale. Nous souhaitons toutefois le meilleur à Veni Verdi que nous continuerons à suivre avec intérêt et à soutenir.
Propos recueillis par Ingrid Masson, Office Manager de Baussant Conseil
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le site internet de Veni Verdi. Vous pouvez également consulter le lien vers leur campagne de dons.
Baussant Conseil est un cabinet indépendant de conseil en gestion de patrimoine créé en 2002, éthique et responsable et basé sur deux localisations : Saint-Germain-en-Laye (Ile-de-France) et La Chapelle d’Armentières (Lille, Hauts-de-France). Notre objectif est d’accompagner nos clients dans la durée pour la gestion et le suivi de leur patrimoine. Nous faisons partie depuis 2018 du collectif 1% pour la Planète, nous nous engageons ainsi à reverser 1% de notre chiffre d’affaires à des associations environnementales.
Vous pouvez retrouver toutes nos coordonnées ici : https://www.baussantconseil.com/contact/
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