
À l’heure où la réforme des retraites suscite de nombreuses interrogations et où les carrières s’allongent, la retraite progressive apparaît comme une solution à la fois souple et efficace pour aménager sa fin de carrière. Mise en place depuis plusieurs années mais encore peu utilisée, elle offre une période de décélération possible, entre vie professionnelle et cessation d’activité définitive.
Destinée aux salariés, aux travailleurs indépendants ainsi qu’à certaines professions libérales affiliées à la CNAVPL (Caisse nationale d'assurance vieillesse des professions libérales), la retraite progressive permet de percevoir une partie de sa pension tout en poursuivant une activité réduite. Elle constitue un véritable levier d’optimisation patrimoniale, notamment lorsqu’elle est intégrée dans une réflexion globale sur la retraite, les revenus futurs et la gestion du capital humain.
Depuis le 1er septembre 2025, la retraite progressive est désormais accessible dès 60 ans, à condition de justifier d’une carrière suffisamment longue. Il faut avoir cotisé au moins 150 trimestres tous régimes confondus, soit 37,5 années, indépendamment de l’âge légal de départ à taux plein.
Cette possibilité est ouverte aussi bien aux salariés du secteur privé qu’aux travailleurs indépendants (artisans, commerçants, professions libérales), et même aux agents publics (fonctionnaires et contractuels), sous certaines conditions. À noter toutefois que certaines caisses de retraite complémentaires n’ont pas encore pleinement intégré le dispositif ou peuvent appliquer des règles spécifiques.
Le principe de la retraite progressive repose sur un équilibre entre activité réduite et perception partielle de la pension. L’assuré continue de travailler à temps partiel, dans une fourchette comprise entre 40% et 80% d’un temps plein, et reçoit en parallèle une fraction de sa pension de retraite, calculée en fonction de la réduction du temps de travail.
Exemple : un salarié passant à 60% d’un temps plein percevra 40% de sa retraite de base et complémentaire pendant cette période.
L’assuré continue par ailleurs de cotiser sur son activité à temps partiel, ce qui permet de valider des droits supplémentaires pour le calcul de sa retraite définitive. Le montant de la pension versée en retraite progressive est donc provisoire : il est recalculé au moment du départ définitif à la retraite, en tenant compte des trimestres et des droits acquis pendant cette phase transitoire.
La retraite progressive répond à une double logique : préparer en douceur la transition vers la retraite tout en maintenant un niveau de revenu confortable. Elle permet aussi, sur le plan personnel, de préserver un lien social, un rythme professionnel, voire une forme d’utilité sociale, tout en réduisant la charge de travail.
Pour l’entreprise, ce dispositif offre une solution pragmatique de gestion des ressources humaines. Il permet de maintenir les compétences clés, d’anticiper les départs, d’organiser la transmission des savoir-faire, et parfois d’aménager des fins de carrière de manière apaisée, en évitant des ruptures plus brutales (préretraites, arrêts maladie répétés, tensions sociales...).
Pour les salariés du secteur privé : le passage à temps partiel doit faire l’objet d’un accord avec l’employeur, dans le cadre d’un avenant au contrat de travail. Le temps partiel doit impérativement être compris entre 40% et 80% d’un temps plein. Le salarié doit fournir une attestation de l’employeur précisant la quotité de travail, jointe à sa demande auprès de l’Assurance retraite.
Pour les travailleurs indépendants : les conditions sont proches : le professionnel doit justifier de la réduction de son activité par rapport à ses revenus précédents. Une déclaration sur l’honneur et certains justificatifs (baisse du chiffre d’affaires, diminution du volume de facturation, etc.) sont exigés.
Pour les fonctionnaires : le dispositif est plus encadré. La retraite progressive n’est accessible qu’aux fonctionnaires titulaires à temps partiel de droit, et reste conditionnée à l’accord de l’administration.
Sur le plan patrimonial, la retraite progressive présente plusieurs intérêts concrets : lisser la baisse de revenus, arbitrer la fiscalité, mettre en œuvre des stratégies de retraite complémentaire ou préparer un futur cumul emploi-retraite.
Si le dispositif présente de nombreux avantages, il convient également d’en mesurer les contraintes : pension provisoire, règles variables selon les caisses, lourdeur administrative, complexité en cas de multi-statuts.
La retraite progressive s’inscrit pleinement dans une logique de transition maîtrisée vers la retraite. Elle constitue un instrument de pilotage souple, mais qui nécessite anticipation, coordination et connaissance fine des régimes sociaux.
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