Interview de Jérôme Vaillant, formateur, par Baussant Conseil

Son parcours

Après avoir fait une classe préparatoire pour les grandes écoles de commerce, Jérôme Vaillant intègre l’EM Lyon (ex ESC Lyon) afin de poursuivre des études de vente et de marketing. Il entame par la suite une riche carrière en travaillant dans plusieurs domaines comme l’informatique, l’automobile, l’industrie pharmaceutique, tout en effectuant de nombreux voyages. Il occupe des postes de directeur de formation ou de responsable évènementiel.

Aujourd’hui, Jérôme Vaillant s’est reconverti dans la création et l’animation de formations « soft skills » et d’ateliers d’écriture créative. Il dispense ainsi ses cours dans les grandes écoles et universités, tout comme dans les entreprises.

Ce qui a provoqué cette reconversion ?

Jérôme Vaillant nous raconte le monde des laboratoires pharmaceutiques, et nous apprend que les PSE (Plan de Sauvegarde de l’Emploi) y sont fréquents. Jérôme a ainsi bénéficié d’un congé de reconversion de 18 mois. Dès lors, Jérôme suit un accompagnement personnalisé via une société qui fait de l’outplacement de cadres : « J’ai eu l’occasion de me former et de réfléchir à ce que je voulais faire. Et je me suis dit que j’allais devenir formateur. ». Il a ainsi retrouvé une amie de promotion qui était directrice de pédagogie « soft skills » qui a poussé et aidé Jérôme à commencer : « Je me suis retrouvé devant 30 étudiants un matin, pour faire une semaine de formation. Et puis voilà, j’y ai pris goût. ». Aujourd’hui après presque trois ans d’exercice, l’entreprise de Jérôme : « Joy Transmission » performe : « j’ai un agenda et un cahier de commandes rempli avec une dizaine d’écoles : ingénieurs, commerce, multimédia, journalisme, production de l’audiovisuel, etc ». Son secteur d’activité est pour l’instant constitué à 80% d’écoles et d’universités allant du post bac au MBA. Les 20% restant sont dédiés aux entreprises.
« Je suis me suis reconverti par la force des choses mais aussi par goût. Je me suis dit que c’est ce que j’aimais faire, et surtout que je pouvais bien le faire. ».

Aujourd’hui, une bien plus grande importance est accordée aux soft skills, comment l’expliquer ?

Les grandes écoles et universités sont conscientes que les « soft skills » (ou les compétences humaines) sont capitales pour les étudiants. C’est aussi une manière pour elles d’avoir une véritable plus-value sur le diplôme qu’elles délivrent à leurs étudiants sortants. Elles permettent aussi à ses derniers d’être formés sur le fond ainsi que sur la forme. On remarque aussi cette tendance pour les « softs skills » dans les entreprises. Pour Jérôme, « cette « mode » vient des pays anglo-saxons, et la France s’y met petit à petit ». C’est donc aujourd’hui un réel marché qui se développe et qui profite à ceux comme Jérôme ayant une longueur d’avance grâce à son expertise.

Les plaisirs et les difficultés de ce métier

Enseigner, partager, transmettre sont autant de verbes qui font vivre le travail de Jérôme. Le sentiment de se sentir utile a également beaucoup d’importance pour lui.

De plus, ce métier apporte une grande liberté dans les échanges : « c’est en effet très intéressant, à la fois de faire des retours, et d’en recevoir. Il faut l’avouer, tous les formateurs sont un peu des « artistes » : on aime être félicité, applaudi, reconnu. Ça c’est la vérité. Ça me plaît beaucoup. ». Jérôme apprécie aussi que son nouveau métier ne soit pas redondant, et qu’il l’oblige à se former en permanence. En effet lors de ses débuts, Jérôme ne connaissait que la prise de parole en public et l’écriture créative. Depuis, il est capable de dispenser jusqu’à 8 types de cours différents : agilité, design thinking, LinkedIn, coopération en équipe…

Les difficultés sont identiques pour tous les travailleurs indépendants qui démarrent : la recherche du client. Mais paradoxalement, aujourd’hui, la difficulté qui commence à s’imposer à lui : « c’est de pouvoir gérer mon planning. Désormais, j’ai beaucoup de clients, ainsi on peut me dire pour une date donnée : voici 3 propositions de cours, par 3 clients différents. Donc, comme je ne peux pas les honorer je vais choisir un client et je vais trouver des solutions de qualité pour mes autres clients. Je vais dire que je ne peux pas, mais je vais les diriger vers quelqu’un de confiance ». En effet, Jérôme s’est constitué un réseau de collègues compétents et solidaires. On apprend donc que le réseau « pro » et l’entraide qui en résulte sont essentiels dans ce métier de formateur freelance et consultant.

Interview réalisé par Clotilde Morel, le 31 juillet 2019

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